e-SANTÉ ET ADDICTION
Une réunion très importante a été organisée par la MILDECA sur la e-santé. Un document rédigé par des experts a été produit à cette occasion afin de pointer l’existant et surtout d’anticiper l’avenir de la e-santé.
Ce texte confirme que la e-santé a un « énorme potentiel désormais reconnu à l’international », et qu’elle représente « une réponse particulièrement bien adaptée aux besoins ».
Voici quelques extraits significatifs de ce texte (reproduits à l’identique) qui méritent d’être lus avec beaucoup d’attention.
Extraits du texte de synthèse (qui fait en tout 104 pages).
« La lutte contre les drogues et les conduites addictives ne peut pas se passer de l’apport de l’e-Santé, qui est susceptible d’apporter une amélioration du service médical rendu dans la prévention, le repérage, le diagnostic et le traitement des addictions.
Un plan pour le déploiement progressif et intégré des solutions de e-Santé peut désormais être considéré comme indispensable dans le cadre de la lutte contre les drogues et les conduites addictives, pour la prévention et pour la réduction significative du « treatment gap », qui laisse actuellement un grand nombre de patients sans prise en charge. »
Pour mémoire, le « treatment gap » représente l’écart qui existe entre le nombre de patients ayant besoin de soin et ceux qui ont effectivement un soin. Concernant les problèmes d’alcool, moins de 10 % des patients qui devraient bénéficier d’un accompagnement ont effectivement des soins.
La synthèse valorise deux éléments qui sont spécifiquement considérés comme des outils de soin majeurs
1°) LES NOUVEAUX ACTEURS DE L’e-SANTE
« Les technologies numériques permettent de mobiliser plus efficacement de nouveaux acteurs (tels les associations de patients, les patients experts, les psychologues, les préventeurs, etc.).
La mobilisation de nouveaux acteurs tels que les consommateurs et les patients permettra de répondre en partie aux besoins non couverts par les spécialistes médicaux.
Les réseaux communautaires ressortent comme l’un des moyens à privilégier pour améliorer la prévention et amener les personnes les plus à risque à rechercher les soins adaptés. »
En d’autres termes, les associations de patients, réseaux sociaux, blogs et tous les types de e-communications sont reconnus comme des acteurs majeurs pour donner des informations, aider à la prévention et favoriser l’entrée dans le soin de certains patients.
2°) LES NOUVEAUX OUTILS AU SERVICE DES PATIENTS
« Les technologies numériques permettent aux consommateurs de s’évaluer et de se traiter avec des dispositifs médicaux efficaces.
Le smartphone doit désormais être considéré comme le vecteur privilégié pour l’adoption des services et solutions de l’e-Santé dans le champ des addictions.
Pour l’utilisateur, le smartphone est en effet une plateforme d’intégration des différents services et solutions offertes actuellement et à l’avenir par l’e-Santé.
Il s’agit également désormais de communiquer mieux afin d’informer, surtout les plus jeunes, afin de ne pas laisser le champ libre à la promotion et la vente de substances addictives grâce aux applications mobiles utilisées actuellement par le plus grand nombre. »
Ainsi, les APPs sont des outils efficaces qui doivent être développés. Les APPs médicales dédiées aux problèmes d’alcool doivent venir contrer celles qui favorisent les consommations d’alcool (défis entre binge drinkers, etc…).
POUR CONCLURE, REVEVONS DANS LE TEXTE DE LA MILDECA :
« L’expérience disponible au niveau international et en France permet de disposer d’un niveau de preuve suffisant pour justifier le déploiement de solutions telles que les réseaux communautaires et sociaux, la téléconsultation et la télémédecine, l’aide téléphonique, les applications mobiles».
Nous ne pouvons rêver meilleur encouragement à maintenir les efforts des groupes sociaux et des APPs à destination de tous ceux qui consomment trop d’alcool.
D’après le rapport de la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA).