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MyDéfi alcool, ce n’est qu’un début, continuons d’être plus fort et plus nombreux !

Nous sommes arrivés au 15 janvier, soit à mi-parcours du défi que nous relevons contre les consommations excessives d’alcool. Pour certains, tout cela pourrait sembler bien modeste face au problème majeur du mésusage d’alcool dans notre pays. 

En fait, il y a de quoi être satisfait car cette démarche nationale et collective commence à s’imposer, année après année, comme une tradition incontournable du premier mois de l’année.

De plus, ces deux premières semaines ont été vraiment très positives à de nombreux points de vue.

Tout d’abord, il y a eu une grande mobilisation de nombreux groupes participants et acteurs de soin. Surtout, les médias ont joué le jeu en relayant des actions, en interviewant des personnes impliquées et en faisant la promotion de cet effort collectif. 

Par ailleurs, beaucoup de consommateurs excessifs qui ont modifié leur consommation ont fait part de leur expérience dans des groupes de discussions et dans des réseaux sociaux. Ces partages d’expériences sont très enrichissants pour ceux qui souhaitent avancer, mais qui ne se sont pas encore lancés.

Ces personnes peuvent découvrir, par exemple, que la baisse de la consommation s’accompagne d’une amélioration de la tension artérielle : « depuis que je consomme moins, j’ai pu réduire mon traitement contre l’HTA » ; « moi, mes chiffres tensionnels se sont normalisés après quelques semaines d’abstinence. »

Enfin, et c’est encore plus important, ces personnes qui sont parvenues à diminuer, voire à stopper leur consommation d’alcool, expliquent souvent comment elles ont fait, quelles sont les techniques qu’elles ont utilisées, quelles nouvelles stratégies de « combat » elles ont adoptées. 

A tous ceux qui ont commencé leur démarche : bravo. A ceux qui ont partagé leur expérience et donner des conseils : bravo et merci. Surtout, continuer votre démarche et capitaliser les bénéfices acquis pour améliorer votre qualité de vie. En clair, continuez !

Quant à ceux qui souhaitent se lancer et qui sont encore hésitants, soyez convaincus que c’est le moment d’y aller. Commencez par déterminez vos objectifs : abstinence totale pendant les 2 semaines qui restent ou bien diminution de consommation. Dans ce dernier cas, imaginez une diminution de consommation progressive, en commençant à votre rythme. Ne vous infligez pas un objectif trop difficile qui vous mettrait en difficulté.

Le plus important est déjà d’initier la démarche. Pour vous aider, allez voir ce qu’ont fait d’autres consommateurs et sachez qu’au départ, ils n’étaient pas plus sûr que vous de pouvoir y arriver.  

Pour conclure voici le conseil du jour : inspirez-vous de ce qui fonctionne et surtout ayez confiance en vous. Nous avons tous beaucoup plus de ressources que ce que nous l’imaginons. 

Commentaires et conseils provenants de groupes d’entraide surFacebook

Pour vous donner de l’envie et de la détermination de vous engager dans la sobriété, voici quelques commentaires Facebook de groupe d’entraide

Groupe Facebook Janvier sobre 2021

« J 10 ! Un état de sérénité et de goût de la vie que j ‘avais oublié. Comme c’est agréable !

J 4, découragée  , déprimée  et souffrant physiquement,  j ‘avais lancé un appel au secours. Le groupe bienveillant et solidaire m’avait répondu. Grâce à vous j’ai tenu le coup  j’ai franchi une 1er étape. Merci. 

Je témoigne pour encourager  à mon tour ceux qui sont dans la phase douloureuse. »

« Adopter des stratégies et des remparts pour ne pas boire d’alcool est capital !! Pour ne pas être tenté et c’est parfois difficile….

Pour ma part j’ai déjà un rdv avec le Médecin addictologue début janvier juste pour faire le point et peut-être faire une prise de sang de contrôle de plusieurs facteurs.

Merci. »

Commentaires Facebook de groupe d’entraide pendant les fêtes

« Pour moi cette année, je serai seule. Le 24 et 25 décembre seront des jours comme les autres, je me protège et protège les autres. Je suis malade alcoolique abstinente. »

« À Noël en famille je m’occupe de l’entrée et de toutes les boissons sans alcool et du fromage.

Prendre les boissons sans alcool à mon goût va me permettre de ne pas être tenté et de toujours remplir mon verre de bonne boisson !!

Merci encore de vos précieux conseils.

« Une des bonnes questions à se poser pendant cette période est d’où est ce que je viens et ou je désire aller.

J’ai mon abstinence qui a été le fruit d’un cheminement, d’une décision et d’un parcours souvent compliqué. J’ai retrouvé une vie sociale et une santé hors du produit. Vais-je mettre tout cela dans la poubelle et repartir à la case départ ? Souvent ce coup dans le rétroviseur suffit. La période de fêtes c’est suivre aussi les recommandations simples énoncées par Laure Perney dans son article, ne pas oublier que nous avons toujours le choix de dire NON et que si cela ne suffit pas, le soin est la bonne solution si on fait un faux pas. L’appel à l’ami en cas de doute, ou au groupe. »

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Pourquoi est-ce important de parler de la diminution de consommation d’alcool ?

Tout d’abord, parce que nos habitudes culturelles font que la consommation moyenne d’alcool est élevée en France. L’alcool fait partie de la fête, le bon vin de notre histoire. Cela nous amène parfois à banaliser des consommations excessives, surtout chez les consommateurs qui « tiennent » bien l’alcool. 

Car les consommations excessives, qu’elles soient quotidiennes ou irrégulières, peuvent se traduire par de nombreuses complications sociales (par exemple des accidents domestiques ou de la voie publique, des problèmes de couples ou professionnels).

Parce que la consommation excessive favorise aussi la survenue ou l’aggravation de plus de 60 maladies ; notamment des maladies du foie, digestives, cardio-vasculaires, neuro-vasculaires, et de nombreux cancers. Il est important de préciser que ces complications organiques (agression du foie, du pancréas, du cerveau ou d’autres organes) sont le plus souvent « dose-dépendantes ». Cela signifie que plus une consommation est importante et plus le risque d’atteinte d’un ou de plusieurs organes est augmenté. Ces complications peuvent survenir même si on n’a jamais été soûl, ce qui donne parfois une fausse réassurance.

Car l’alcool favorise la survenue et l’aggravation de maladies psychiatriques, en particulier l’anxiété et la dépression. 

Enfin, il est important d’en parler car l’excès d’alcool est une cause importante de mortalité et qu’il diminue l’espérance de vie de plusieurs années. 

Le risque de surmortalité est lui aussi dose-dépendant. 

Il faut donc retenir qu’une consommation excessive d’alcool est un facteur de risque majeur de détérioration de l’état de santé et d’une diminution de la qualité de vie. La diminution de consommation va bien sûr se traduire par des résultats inverses, c’est à dire que plus la consommation va baisser et plus les risques de complications vont diminuer. De plus, la diminution de risque sera d’autant plus significative que vous partez d’une consommation élevée. 

Qui peut être concerné par cet objectif de diminution de consommation ?

Si vous vous posez des questions concernant votre consommation, ce n’est pas un hasard, mais c’est probablement parce que votre consommation commence à être problématique ou que vous souhaitez prendre soin de votre santé ou celle d’un proche. La réduction de consommation concerne tous ceux qui boivent trop et qui ne souhaitent pas, dans un premier temps au moins, stopper totalement leur consommation. 

Jusqu’où faut-il diminuer sa consommation ? Question simple, mais réponse complexe. En effet, il est actuellement difficile de tirer des conclusions claires et incontestables à partir des différentes normes de consommation qui sont publiées dans le monde. En particulier, il n’est pas possible actuellement de se prononcer de façon formelle sur les doses qui sont sans « aucun risque » pour la santé. Depuis des années, la Société Française d’Alcoologie (SFA) recommande de ne pas dépasser une consommation moyenne de 3 verres / jour chez l’homme et de 2 verres / jour chez la femme. Des limites un plus basses ont été récemment proposées : par exemple, pas plus de 2 verres par jour (pour les hommes et les femmes), 5 jours par semaine, selon Santé Publique France

Ces limites représentent les seuils de faible toxicité de l’alcool, c’est à dire des doses dont la consommation ne donne pas de risque de surmortalité. 

Des bénéfices sont perçus dès la diminution de quelques verres par jour. Les premières baisses de consommation permettent déjà des résultats positifs et servent d’encouragement à maintenir ses efforts. D’ailleurs, il est important de préciser que la diminution des premiers verres est celle qui amène le plus de bénéfice en termes de diminution des risques pour la santé (les plus fortes consommations étant de plus en plus toxiques) : diminution des risques d’atteinte neurologique, de maladies vasculaires, de cancers. 

Ces premiers efforts permettent une diminution de la fatigue chronique qui est si souvent associée à une consommation excessive. On a meilleure mine quand on se regarde dans le miroir, et on donne l’impression d’être plus jeune. Bien sûr, quelques verres en moins par jour et l’espérance de vie augmente. 

A quelle vitesse faut-il avancer ? 

L’idéal est d’atteindre progressivement les normes de consommation déjà citées. Il est conseiller de ne pas réduire trop vite sa consommation, car cela peut entrainer des signes d’inconfort, voire de manque. De plus, une décroissance trop rapide sera plus difficile à réaliser et risque de vous décourager. Les objectifs que l’on se fixe doivent être réalistes pour être atteints : modifier sa consommation doit ressembler à un marathon, pas à un sprint.

Les bénéfices sont-ils rapides ou lents à obtenir ? 

Bien sûr, pour obtenir certains bénéfices (par exemple risque de cancer alcoolo-induit), il faut une diminution très importante et qui dure dans le temps. Toutefois, diminuer de quelques verres chaque jour permet d’observer des améliorations nettes dès les premières semaines. C’est un facteur d’encouragement important qui aide à renforcer sa motivation à avancer.

Est-ce possible ? 

Oui beaucoup de personne parviennent à diminuer leur consommation. Lorsque l’on ne parvient pas à réduire sa consommation malgré un engagement sincère, cela peut traduire l’existence d’une dépendance sévère à l’alcool qui va plutôt justifier un arrêt total de consommation ou un accompagnement spécialisé. Toutefois, cette tentative de diminution ne doit pas être considérée comme un échec, mais comme une première étape, souvent incontournable, qui va secondairement mener vers le succès. C’est pourquoi, pour certains, la réduction de consommation peut correspondre à une étape intermédiaire permettant d’aller secondairement à l’arrêt total de l’alcool, objectif plus réaliste en cas d’addiction sévère. 

Comment procéder ? 

La diminution doit être lente et progressive afin d’éviter tout symptôme de manque. Par exemple, vous pouvez diminuer votre consommation d’un verre par jour pendant 4 à 5 jours, puis à nouveau baisser d’un verre par jour si cela se passe bien pendant la même durée, etc… Si votre consommation moyenne est importante et si cela ne provoque aucun signe de manque (tels que des sueurs ou des tremblements), vous pouvez baisser de 2 verres / jour (mais toujours en lissant cette baisse sur une période de quelques jours). Si vous souffrez de signes de manque, cela traduit une dépendance et impose donc un suivi médical. 

            En résumé : La consommation d’alcool est rapidement excessive, puisque dès 2 verres quotidien chez la femme et au-dessus de 2 à 3 chez l’homme, il existe un sur-risque de complications liées à l’alcool. Il est toujours rentable de moins boire quel que soit l’importance du trouble de l’usage. Les bénéfices surviennent rapidement, y compris pour des diminutions modestes. Il faut y aller progressivement en essayant d’atteindre les normes citées. Surtout, il ne faut pas se décourager, car ce type de démarche demande bien souvent plusieurs tentatives.

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Pourquoi une aide à la réduction de l’alcool ?

La consommation excessive d’alcool touche beaucoup de personnes en France et se traduit par des problèmes de santé, des problèmes socio-professionnels et une augmentation des risques de mortalité.

Malheureusement la majorité des buveurs excessifs d’alcool n’ont pas conscience de l’être, les moyens mis à la disposition des consommateurs excessifs sont très largement insuffisants ou inadaptés. Ainsi, seuls 10 à 20 % de ces consommateurs sont actuellement aidés par le système de soin. 

Cette insuffisance de traitement a incité la Mission Inter Ministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA) à faire des recommandations. Parmi celles-ci, le déploiement progressif de solutions de e-santé est considéré comme indispensable, avec en particulier le développement d’applications mobiles.

C’est dans ce cadre que MyDéfi s’insère : il s’agit d’une application faite par des médecins et validée par des médecins addictologues, pour aider tous ceux qui le souhaitent à diminuer leur consommation d’alcool. Il s’agit d’un objectif majeur, car chaque verre en moins diminue le risque de survenue de complication liée à l’alcool.