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Janvier Sobre, Dry January : est-ce mauvais signe si on n’a pas su en profiter ou si c’était difficile ? Comment faire ?

Commencer chaque année par un mois de janvier sobre (ou dry January) est une habitude intéressante, car cela s’accompagne de messages qui alertent la population sur les risques liés à l’alcool. Ce janvier sobre donne aussi envie à beaucoup de personnes de commencer une démarche de réduction de consommation, parfois même d’arrêt. Toutefois, ce janvier sobre peut aussi générer du stress chez ceux qui consomment trop et qui ne sont pas parvenues à se lancer. La question que l’on peut se poser dans ces conditions est la suivante : est-ce mauvais signe si on n’a pas su profiter de janvier sobre ?

Le but de ce blog est de donner des éléments de réponses à cette question.

Pour cela, il faut s’interroger sur ce qui permet de commencer une démarche alcool.

Tout d’abord, il faut que ce soit le bon moment. 

Cette chronologie favorable est parfois indépendante du patient. Les freins possibles peuvent correspondre à des problèmes d’environnement familial ou social. 

Des périodes difficiles à gérer peuvent capter notre énergie, notre détermination. Par exemple, quelques jours de vacances pendant lesquels la tentation sera forte, ou une période de rush professionnel pendant laquelle il est vraiment difficile de baisser sa consommation. Pour d’autres encore, janvier peut être un mois pendant lequel tombent des anniversaires douloureux. En d’autres termes, il est tout à possible que le mois de janvier ne soit pas trop propice à une démarche alcool.

D’autre part, il faut parfois pour se lancer ressentir un « déclic ».

Ce fameux déclic est difficile à décrire et encore plus à le partager (malheureusement). De plus, il ne se commande pas et n’arrive pas sur mesure. Toutefois, pour les patients qui le ressentent cela signifie généralement que « c’est le bon moment » et la démarche va pouvoir s’enchainer assez naturellement. À contrario, on comprend aisément que se lancer quand on ne pense pas que c’est le bon moment peut être complexe et il est possible que les chances de réussite ne soient pas optimales.

Pour les patients qui sont accompagnés par un soignant, il est aussi nécessaire que cette rencontre soit empreinte de confiance mutuelle et de compréhension. Parfois, la relation n’est pas satisfaisante, sans que ni le patient ni soignant puisse être tenu responsable. Tout simplement, le ressenti, des mots prononcés troublent la relation et font douter le patient. D’autre part, les soignants adoptent des pratiques thérapeutiques qui peuvent ne pas convenir à un patient spécifique. Celui-ci sera plus à l’aise avec d’autres modalités de soin. Cela n’est pas grave s’il est possible de le repérer et d’en tirer des enseignements. 

Il a été démontré que les soignants obtiennent leurs meilleurs résultats avec des méthodes thérapeutiques avec lesquelles ils sont à l’aise. Globalement, celles dont ils ont l’habitude et qu’ils maitrisent correctement.

Il est évident que c’est la même chose pour les patients qui vont voir leurs efforts couronnés de succès si la technique de soin utilisée est celle qui leur convient le mieux. C’est pourquoi il est essentiel que les patients participent à l’élaboration de leur projet de soin afin de mieux y adhérer. D’ailleurs, il a été montré que les patients atteignent beaucoup plus les objectifs qu’ils se fixent eux-mêmes que ceux qui sont proposés par d’autres.

Beaucoup d’autres points pourraient être discutés pour expliquer pourquoi il peut être difficile de réussir son janvier sobre et pourquoi ne pas avoir avancé ne signe pas une défaite.

Malgré tout, il est très intéressant de réfléchir (sans stress ni culpabilité) au concept du janvier sobre et d’en tirer des enseignements, y compris pour ceux qui ne sont pas lancés. Le principal enseignement est probablement celui-ci : ça veut toujours le coup d’essayer

Premièrement, parce qu’en l’absence d’essai, il n’y a aucune chance de réussir. Ainsi que nous le rappelle cette citation : « Dans la vie, le seul combat qui est perdu d’avance, c’est celui que l’on ne mène pas ».

Deuxièmement, car se mettre en condition réelle de diminution ou d’arrêt d’alcool permet de mieux auto-diagnostiquer son problème et de mieux évaluer ses difficultés à avancer.  

Troisièmement, parce qu’il est normal de faire des erreurs pour progresser et qu’il est rare d’y arriver du premier coup. Nous aimons répéter aux patients que les champions olympiques qui lancent le poids ou qui sautent en longueur et en hauteur ont droit à plusieurs essais. Pourquoi les patients n’y auraient pas droit aussi ? 

Quatrièmement, car il n’y a rien à perdre à se lancer. En effet, une tentative qui n’a pas abouti ne présage pas du résultat des tentatives futures.

En conclusion, si vous n’avez pas pris le train de janvier sobre : essayer de comprendre ce qu’il vous a manqué. Que faut-il pour que des conditions plus favorables soient réunies ? Les freins qui vous ont empêchés d’avancer sont-ils si puissants que ça ? Quand surviendra votre prochaine « fenêtre de lancement » ? En d’autres termes, quand réussirez-vous à rendre le contexte favorable à votre démarche ? 

Si vous ne trouvez pas de réponse satisfaisante : alors stoppez la réflexion et rentrez dans l’action. Préparez-vous pour un Mars sobre ou un Avril sobre, pourquoi pas ? Ne donnez pas trop la parole à votre intelligence qui trouve toujours d’excellentes excuses pour vous permettre de ne pas progresser. Tout cela est résumé dans la citation suivante qui s’adapte particulièrement bien aux problèmes d’addiction : « Notre esprit sait très bien où nous devons aller, mais notre intelligence fait tout pour nous en empêcher ».

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UNE INFORMATION MUSCLÉE, ou l’impact de la consommation excessive d’alcool sur les muscles et les bénéfices de la sobriété.

Cet article du blog a pour objectif de donner des informations sur une complication de la consommation chronique d’alcool qui a la particularité d’être l’une des plus fréquente et pourtant la moins souvent diagnostiquée. 

L’alcool est un produit largement toxique pour le corps, avec plus de 60 maladies provoquées ou aggravées. Ce nombre augmente d’ailleurs progressivement car de nouvelles pathologies secondaires à l’alcool sont suspectées de temps à autre (par exemple en cancérologie, nous en reparlerons un jour).

La toxicité osseuse de l’alcool est largement documentée, de même que sa toxicité vis-à-vis des nerfs périphériques, surtout les nerfs des membres inférieurs qui sont les plus longs du corps et donc les plus fragiles. Les muscles représentent, avec les os et les nerfs, la troisième composante majeure de notre système de locomotion. Notre système de locomotion est ce qui permet le mouvement. Alors, l’alcool a-t-il un effet sur les muscles ?

L’alcool a-t-il un impact négatif sur les muscles ?

La réponse est oui et le problème est particulièrement important. Les muscles squelettiques sont ceux qui sont utilisés pour tous nos mouvements. Or on considère que l’atteinte des muscles squelettiques est très fréquente chez les malades d’alcool. Cette « myopathie » touche en effet 40 à 60 % des consommateurs chroniques. Pour comparaison, c’est 5 fois plus fréquent que la cirrhose qui est une maladie dont tout le monde a entendu parler. La myopathie alcoolique est, de loin, la plus fréquente de toutes les myopathies connues.

Une autre donnée est impressionnante : des biopsies musculaires ont été faites chez des malades d’alcool sans diagnostic de myopathie : dans près de la moitié des cas, il existait des anomalies de la structure musculaire. Donc l’atteinte des muscles une maladie très fréquente à laquelle il faudrait penser beaucoup plus souvent.

QUELLES SONT LES SIGNES DE CETTE MYOPATHIE ?

La forme la moins fréquente est la myopathie aigüe qui survient après un épisode de consommation importante, de type binge drinking par exemple. Les symptômes associent une faiblesse, une sensibilité musculaire, voire des douleurs. Les muscles touchés sont les muscles dits « proximaux », c’est-à-dire ceux qui sont proches du tronc : fessiers, cuisses, épaules. Cette myopathie n’est généralement pas diagnostiquée, car le lien n’est pas fait entre la consommation excessive d’alcool et les douleurs musculaires. Les symptômes, faiblesse musculaire, sensibilité ou douleurs musculaires, disparaissent totalement après 1 à 2 semaines d’abstinence.

La forme chronique est beaucoup plus fréquente. Elle touche aussi les muscles proximaux et se traduit par une faiblesse musculaire pouvant durer des semaines voire des mois. Les douleurs sont rares de même que l’atrophie musculaire qui est difficile à observer. Le symptôme majeur est la diminution de la force musculaire : cela entraine une diminution de la capacité à faire des exercices physiques à la fois « isotonique » (mouvements importants) et « isométrique » (contraction musculaire avec un mouvement minimal). De plus, certains patients peuvent se plaindre de troubles objectifs de la mobilité. L’alcool a aussi pour effet de diminuer la vitesse de récupération musculaire après effort. Ces effets négatifs sont dose-dépendant, c’est-à-dire que plus il y a d’alcool, plus il y a d’atteinte musculaire. 

L’effet de l’alcool sur la myopathie alcoolique est cumulatif et donc cette pathologie myopathie surviendra d’autant plus que la consommation cumulée d’alcool aura été importante.

C’est pourquoi, il s’agit d’une maladie qui va plutôt se déclarer dans la tranche d’âge 40 – 60 ans, avec une répartition équivalente entre les femmes et les hommes. Globalement on peut retenir que plus il y a eu de consommation d’alcool sur la vie et moins la masse musculaire est de bonne qualité.

Il faut d’autant plus y penser qu’il existe d’autres complications de l’alcool, notamment une maladie alcoolique du foie. En cas d’atteinte du muscle cardiaque, pathologie nommée « cardiomyopathie », le risque d’avoir aussi une myopathie des muscles squelettique est supérieur à 80 %.

Quand il existe une myopathie chronique, des épisodes de forte consommation peuvent provoquer des poussées de myopathie aigüe. Ces épisodes se traduisent alors par des douleurs musculaires, une aggravation de la faiblesse musculaire et des urines foncées, qui traduisent l’élimination de résidus de fibres musculaires.  

CONNAIT-ON LES MECANISMES DE LA TOXICITE DE L’ALCOOL SUR LES MUSCLES ?

Tout d’abord, l’alcool consommé de façon chronique provoque une altération du statut nutritionnel (troubles nutritionnels, dénutrition), avec notamment un déficit protéique. Or, les protéines correspondent aux petites briques qui permettent de fabriquer la fibre musculaire. Donc, moins de protéines disponibles = moins de fabrication de muscle. 

Il faut aussi associer dans ce mauvais bilan nutritionnel, le déficit de certaines vitamines principalement des vitamines du groupe B et la vitamine D. 

Il y a par ailleurs une diminution dans les muscles de facteurs de croissance qui sont des produits qui stimulent la production de fibres musculaires.

Enfin, les muscles ont de plus en plus de difficultés pour consommer l’oxygène de façon optimale, l’oxygène étant un carburant essentiel de l’effort.

En permanence des cellules de notre corps meurent et sont remplacées par des nouvelles. Comme bien souvent avec l’alcool, sa consommation expose à une double peine. Nous venons de voir que la fabrication des nouvelles fibres musculaires était diminuée par plusieurs mécanismes. De plus, et c’est là la double peine, la destruction des fibres musculaires est accélérée chez les consommateurs excessifs d’alcool (liée à une inflammation chronique). 

Donc plus de destruction et moins de fabrication : cela aboutit à moins de volume et de force musculaire. 

Dans certains cas, il est possible d’observer des pertes musculaires importantes au niveau des cuisses, des fesses et des lombes, ce qui confirme bien l’atteinte des muscles qui sont proches du tronc.

EXISTE-T-IL UN TRAITEMENT PERMETTANT DE RECUPERER DE CETTE ATTEINTE MUSCULAIRE?

Actuellement, 3 mesures ont démontré leur efficacité.

La première est l’arrêt de l’alcool. C’est une bonne nouvelle, car cela signifie que les lésions qui peuvent être observées sur des biopsies musculaires sont potentiellement régressives. Une amélioration nette de la force musculaire est observée dans la première année suivant l’arrêt de l’alcool. La normalisation complète de la force musculaire est acquise après 5 ans d’abstinence. Pour ceux qui ne peuvent stopper l’alcool, une diminution importante permet aussi une amélioration, mais celle-ci sera moins complète et plus lente que chez les patients abstinents.

La deuxième mesure efficace est de veiller à avoir un apport nutritionnel équilibré apportant notamment suffisamment de protéines (les éléments constitutifs de base de la fibre musculaire) et une supplémentation vitaminique.

La troisième mesure est évidente : il faut faire des exercices physiques. Chez les patients ayant une myopathie alcoolique, comme chez les autres, l’exercice musculaire est ce qui permet la régénération et la prise de masse musculaire.  

En conclusion, la myopathie alcoolique est l’une des manifestations cliniques les plus fréquentes du trouble de l’usage de l’alcool. Elle est quasiment toujours méconnue alors qu’elle génère de nombreux effets négatifs. Cette myopathie est responsable d’une diminution de qualité de vie, mais elle reste réversible avec quelques mesures simples d’hygiène de vie. 

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Bientôt des avancées dans le traitement du binge drinking !

Nous avons déjà évoqué le binge drinking dans un précédent blog, cette modalité de consommation intense, explosive qui se produit sur une durée courte. Il existe plusieurs définitions, mais on peut retenir que cela correspond chez l’homme et la femme à des consommation supérieures ou égales à respectivement 7 et 6 verres d’alcool, et cela pendant un intervalle de moins de 2 heures. 

Le fait de consommer de cette manière favorise la survenue de taux d’alcool très important dans la circulation sanguine ce qui augmente significativement le risque de toxicité. En effet, et il est toujours bon de le rappeler, la toxicité de l’alcool est dose-dépendante. Donc, plus il y en a et plus c’est toxique.

Ce mode de consommation est donc toxique, mais il est vraiment préoccupant chez les adolescents et les adultes jeunes. En effet, ces consommations excessives favorisent les risques d’accidents de la voie publique et la survenue d’un état de vulnérabilité. Cette vulnérabilité peut se traduire par des violences subies, qu’elles soient physiques ou sexuelles. Il ne faut pas oublier que la consommation excessive d’alcool augmente le risque d’être victime de violence, mais aussi auteur de violence, notamment sexuelle. Profitons de ce texte pour rappeler que l’alcool est la première drogue du violeur très loin devant les benzodiazépines ou le GHB.

Il existe aussi bien sûr des risques de toxicité aiguë sur certains organes dont le cœur et le cerveau. Le cerveau est un organe qui continue à se développer longtemps dans la vie et qui n’atteint sa maturité qu’à l’âge de 25 ans environ. De plus, les dernières zones qui vont atteindre la maturité sont situées dans la région frontale. Elles correspondent aux zones de prises de décision, celles qui nous aident par exemple à gérer notre alimentation et à éviter de manger trop de gâteaux ou de sucreries. 

On comprend donc aisément pourquoi on peut plus facilement prendre de mauvaises décisions quand on est jeune (il n’est pas nécessaire de faire beaucoup d’efforts de mémoire pour trouver des exemples chez chacun d’entre nous). 

Le fait d’avoir du binge drinking de façon précoce favorise par ailleurs la survenue de dépendance à l’alcool plus tard avec toutes les conséquences négatives chroniques.

Enfin (bien sur ces informations ne sont pas exhaustives), le binge drinking chez les jeunes favorisent le risque de développer des troubles cognitifs, notamment des troubles des fonctions suivantes : capacités de mémorisation, de concentration et d’apprentissage. Ces troubles sont gênants pour tout le monde, mais prennent un relief particulier chez les étudiants, puisqu’il s’agit de cerveaux jeunes (donc fragiles) qui doivent acquérir chaque jour de nouvelles connaissances (donc être opérationnels). Par ailleurs, les troubles cognitifs ne sont pas visibles initialement, et donc sont volontiers négligés.

L’ensemble de ces données incite à imaginer des soins spécifiques « anti binge drinking » pour les jeunes et bien sûr, pour les moins jeunes. Concernant les étudiants, il existe des actions menées par les pairs (autres étudiants qui se mobilisent contre l’alcool) qui donnent des résultats intéressants. Cela reste toutefois insuffisant et nous avons souhaité proposer une aide supplémentaire grâce à une application médicale, ce type d’outil étant bien adapté aux jeunes consommateurs.

Nous avons déjà créé une application médicale qui a pour objectif d’aider les consommateurs réguliers excessifs à diminuer leur consommation (App MyDéfi). Le programme de soins de MyDéfi, dans sa forme actuelle, n’est pas spécifique de la problématique du binge-drinking.

Afin de pouvoir développer et évaluer un programme binge-drinking, nous avons participé à un concours organisé par l’Institut de Recherche en Santé Publique (IReSP).

Notre projet a été sélectionné, ce qui démontre son intérêt. Cela va nous permettre, non seulement de créer un programme spécifique, mais encore de le tester dans la « vraie vie » sur un échantillon d’étudiants. 

Ce projet collaboratif très ambitieux est porté par plusieurs partenaires : une équipe INSERM de l’Université de Picardie Jules Verne, l’équipe d’Addictologie clinique du CHU de Nîmes, une équipe de recherche en Neuropsychologie de l’Université Paul Valéry Montpellier 3 et des développeurs.

Actuellement, il n’existe pas d’application médicale fonctionnelle dans cette indication et c’est pourquoi, voir ce projet sélectionné par l’IReSP nous semble être une nouvelle très importante. Cela va nous permettre d’atteindre les objectifs fixés durant la période d’étude de 2ans. Nous communiquerons au fur et à mesure les avancées de ce projet novateur qui pourrait à terme amener un nouvel outil d’aide pour de nombreux consommateurs. 

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ABSTINENCE ET RECHUTE : LES DÉFINITIONS SONT-ELLES SI ÉVIDENTES ?

Chez certains malades ayant un trouble de l’usage sévère, ou une dépendance (selon le type de questionnaire utilisé), le contrôle de la consommation n’est pas possible au long cours. Dans ce cas, l’option de soin à choisir est l’abstinence.

Ce concept paraît très simple : il faut être à zéro alcool. Il y a une maxime des alcooliques anonymes qui permet aux patients de bien comprendre cette idée : « 1 verre, c’est trop et 1000, ce n’est pas assez ». Et il est vrai que les rechutes commencent par un premier verre. Donc, pour les patients qui visent l’abstinence, l’idéal est de ne pas consommer du tout. Plus le temps passe et moins il y a d’envie, moins il y a la « réflexe » de boire en réponse à une émotion particulière. De plus, le temps permet aussi de perdre le « goût » de l’alcool et de le remplacer par une sorte d’écœurement. Très souvent, l’odeur même de l’alcool devient très désagréable. Donc, pour tous ceux qui réussissent à ne pas boire : BRAVO, NE CHANGEZ RIEN ! 

L’inconvénient de ce concept du zéro absolu, c’est que la reprise d’un seul verre semble signer l’échec pour les patients. Cela se traduit par du découragement et parfois l’idée qu’ils n’y arriveront jamais. Avant de poursuivre, il est essentiel d’insister sur le fait que ce texte n’a pas pour objectif de promouvoir des consommations épisodiques chez des malades qui souhaitent être abstinent, mais de leur permettre de comprendre au mieux ces épisodes.   

Voyons donc quelles informations, tirées des dernières connaissances scientifiques, peuvent être utiles aux patients qui veulent être abstinent et qui ont fait un écart. Chez ces patients dépendant à l’alcool, le concept de la rechute est essentiel à discuter, car celle-ci est malheureusement fréquente. Par exemple, après une première tentative d’arrêt d’alcool ou de tabac, les taux de rechute à 12 mois sont globalement supérieurs à 80 %. Cela explique la définition de la maladie alcoolique qui est décrite une « maladie chronique récidivante ». Il faut donc comprendre ce qu’est la rechute et comment la prévenir. Surtout il est essentiel que les patients sachent se remettre au combat en cas de rechute, car les chances de succès vont augmenter avec le temps.

DÉFINITION DE LA RECHUTE

Dans un premier temps, il faut savoir exactement de quoi on parle et pour cela définir le mot « rechute ». La réponse semble évidente, mais aussi bizarre que cela puisse paraître, il n’y a pas de définition claire et unique de la rechute. Spontanément, on se dit que la rechute est tout simplement définie par un événement incontestable : la re-consommation.

Selon le dictionnaire Littré, la rechute correspond à « la réapparition d’une maladie pendant ou après la convalescence ». Il s’agit donc d’un retour vers une condition initiale indésirable. De nombreux addictologues considèrent aussi que la rechute correspond plus à un processus dynamique qu’à une simple reprise d’un verre. Cela confirme que le trouble de l’usage de l’alcool a une évolution variable caractérisée par des périodes de rémission et de rechute. 

Deux remarques :

         Évoquer la rechute comme s’incluant dans le processus évolutif qui va vers la guérison permet de la dédramatiser (combien de malades expliquent que c’était leur « dernière » chance !). Bien sûr, re-consommer n’est pas conseillé et donne du stress aux patients. Mais cela en signe pas la fin définitive de tout espoir. 

De plus, pour de nombreux patients il faut expérimenter plusieurs rechutes avant d’atteindre à leur objectif. Dire que la maladie alcoolique est une maladie récidivante ne signifie pas que les « rechutes » ne s’arrêtent pas un jour.

Quelles sont les données les plus récentes de la littérature scientifique ? Des auteurs ont cherché quelles étaient les différentes définitions de la rechute (à l’alcool) dans les études publiées récemment.  À partir de 139 études sélectionnées car étant de bonne qualité, voilà les résultats qu’ils nous proposent : 

  • Dans une cinquantaine d’étude (38 % des études exactement), la rechute était définie par l’existence d’une re-consommation, quelle qu’elle soit (donc à partie de 1 verre). 
  • Pour les autres équipes d’addictologues qui ont fait des études dans ce champ, la définition de la rechute était différente. Il y avait rechute chez les patients qui avaient consommé (cela ressemble à un poème de Prévert) :  
  • Au moins 2 verres
  • Au moins 4 verres
  • Au moins 6 verres en 1 seule occasion
  • Au moins 3 jours de suite
  • Au moins 7 jours de suite
  • Au moins 5 verres dans la journée ou au moins 5 jours dans 1 semaine
  • Au moins 4 verres chez une femme / 6 chez un homme
  • De façon identique à leur consommation initiale 
  • Comme auparavant et avaient eu des complications physiques ou psychologiques

Cela démontre qu’il existe des définitions très différentes bien sûr, mais aussi que l’interprétation de la rechute n’est probablement pas aussi simple que nous l’aurions pensé de première intention.  

Il est peut-être possible d’harmoniser ces réponses qui sont si différentes en introduisant une nouvelle donnée. 

NOTION DE « RELAPSE » ET DE « LAPSE »

Certains auteurs anglo-saxons distinguent deux façons de re-consommer de l’alcool. Ils parlent de « relapse » et de « lapse ». « Relapse » correspond à la réapparition d’une utilisation problématique de l’alcool, après une période d’amélioration : c’est notre notion classique de rechute. « Lapse » est typiquement définie comme une prise unique, ou une re-consommation très discrète : cela correspond à ce que nous nommons parfois « simple dérapage », « glissade » ou « coup de canif dans le contrat ».

Certains auteurs sont parfois allés plus loin dans la précision. Voici une illustration qui n’a valeur que d’exemple. Ces auteurs testaient un médicament qui était susceptible d’augmenter le nombre de jours d’abstinence sur une période donnée. Pour eux, l’abstinence correspondait à une consommation nulle (0 alcool) ; la rechute (relapse) était définie par une reprise d’alcool de plus de 4 verres par jour ou de plus de 14 verres dans la semaine ; le dérapage (lapse) était défini par toute consommation qui se situait entre les deux.

QUEL EST L’INTÉRÊT D’ERGOTER SUR LES DÉFINITIONS ?

Cette discussion est très importante, car l’expérience montre qu’un petit dérapage, ça peut arriver et ça peut se récupérer. Il est indispensable que les patients abstinents qui ont fait un écart ne le considère pas comme un échec irréversible, un retour au point de départ. 

Bien sûr, ce n’est pas souhaitable. Toutefois, si cela survient, l’urgence est de contacter son médecin, ou tout autre aide possible le plus vite pour immédiatement revenir à une consommation nulle. C’est beaucoup plus facile après avoir bu quelques verres qu’après une retour importante sur plusieurs semaines. 

De plus, après un petit dérapage, c’est souvent facile de revenir à l’abstinence. C’était un message très important à délivrer.

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Binge Drinking au féminin: facteurs de risque et pistes pour une meilleure prise en charge

Nous avons déjà évoqué un mode de consommation particulier qui est le binge drinking. Classiquement, il est admis que le binge drinking touche plus les hommes que les femmes. Le résumé de toutes les études faites dans différents pays du monde, montrent qu’il existe toujours beaucoup moins de binge drinking chez les femmes que chez les hommes, et cela se vérifie pour toutes les tranches d’âge. Pour autant, la fréquence binge drinking chez les femmes augmente progressivement et rejoint celle les hommes. De plus, le risque potentiel de complications sévères justifie que l’on s’intéresse spécifiquement au binge drinking au féminin.

Dans ce texte, nous souhaitons insister sur certaines spécificités féminines du binge drinking pour deux principales raisons. Tout d’abord parce qu’il existe une fragilité métabolique des femmes face à l’alcool qui se traduit donc par un risque plus élevé de complications en cas de binge drinking. Deuxièmement, parce qu’il existe des facteurs favorisants spécifiques qui ont été étudiés chez les femmes et qu’il faut connaître car ils sont accessibles à certains traitements.

Dans un blog précédent, nous avions souligné les différences de définitions concernant le binge drinking, en particulier féminin. Sans revenir sur ce débat complexe, nous pourrions admettre que cela concerne les femmes qui consomment au moins 6 verres en une occasion, sur une durée de 2 heures maximum. Toutefois, si vous ne consommez « que » 5 verres, voire 4 dans le même intervalle de temps, ce qui suit pourrait aussi vous concerner. 

La première question que nous pouvons nous poser est la suivante : existe-t-il des facteurs de risque de développement du binge drinking chez les femmes ? Le corolaire à cette question est : comment utiliser ces facteurs de risque pour améliorer la prise en charge des femmes ? 

FACTEURS DE RISQUE DE DÉVELOPPER DES ÉPISODES DE BINGE DRINKING À L’ÂGE ADULTE

Les premiers facteurs de risque correspondent au début de la consommation d’alcool

  • Début précoce de l’alcool

Un début précoce de la consommation, pendant l’adolescence augmente le risque d’avoir des épisodes de bring drinking à l’âge adulte. La définition d’un début précoce à l’adolescence est variable dans les études disponibles, mais correspond à une consommation régulière à un âge compris entre 14 et 17 ans. Un début précoce est un facteur de risque chez les hommes, mais il est encore plus important chez les femmes.

  • L’existence de binge drinking pendant l’adolescence

Ces expériences représentent clairement une forme d’initiation qui se répétera ensuite à l’âge adulte. 

  • Maltraitance pendant l’enfance

Ce terme peut réunir des réalités très différentes, allant de la négligence aux violences physiques ou  sexuelles. Les antécédents de maltraitance favorisent la survenue de différentes complications à l’âge adulte, incluant des troubles psychologiques et addictifs. 

Les jeunes filles sont plus à risque de violences sexuelles, les jeunes garçons sont plus à risque de violences physiques. 

Chez les femmes, le fait d’avoir été négligées pendant l’enfance est un facteur de risque important de binge drinking (qu’il y ait eu ou pas d’autres types d’abus). 

L’existence d’abus sexuel dans l’enfance favorise le binge drinking, particulièrement chez les femmes.

Il existe aussi des facteurs de risque psychologiques et comportementaux. 

  • Certains traits psychologiques

Certains traits de personnalité favorisent la dépendance à l’alcool. Il s’agit en particulier de l’impulsivité, de la recherche de sensations fortes et de prises de risque. Ces traits de personnalité sont plus fréquemment présents chez les hommes (les « casse-cous » toujours prêts à essayer des choses dangereuses), mais ils favorisent aussi le binge drinking chez les femmes qui ont ces traits de caractère.

  • L’anxiété et la dépression

Ces deux troubles psychologiques qui favorisent les mésusages d’alcool sont plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. C’est pourquoi, il est particulièrement importants de les dépister en cas de binge drinking au féminin.

  • Le tabagisme

Chez les jeunes, il y a une association claire entre le tabagisme et l’existence de binge drinking. Chez les adultes, le tabagisme augmente le risque d’avoir du binge drinking, surtout chez les femmes. Dans une étude faite à Hong Kong, le tabagisme multipliait le risque de binge drinking chez l’homme par 3,7 et par 12,3 chez les femmes, ce qui est vraiment plus important.

Nous ne parlerons pas aujourd’hui des conséquences sur la santé physique et mentale du binge drinking , mais celui-ci est potentiellement très toxique et doit donc être éliminé autant que possible. C’est encore plus vrai chez les femmes car les épisodes de binge drinking sont plus toxiques pour elles. 

Les facteurs de risque d’avoir des épisodes à répétition de binge drinking donnent des pistes supplémentaires pour modifier son comportement. En effet, outre le traitement spécifiquement alcoologique de ces épisodes, il est très important de travailler sur les facteurs de risque.

En pratique, quelles sont les pistes de réflexion ? 

Tout d’abord : savoir repérer ces facteurs de risque. 

Ai-je commencé à consommer de façon régulière ou importante lorsque j’étais encore adolescente ? 

Est-ce que je recherchais déjà l’ivresse ?

Ai-je vécu à plusieurs reprises des épisodes de « biture express », avec éventuellement des épisodes de trous noirs ? 

Est-ce que j’aime prendre des risques ? 

Est ce que je recherche des sensations particulièrement intenses ? 

Certains membres de ma famille (parmi mes parents, mes grands-parents) ont-ils eu des problèmes d’alcool ? 

Si vous répondez oui à au moins une de ces questions, vous devez vous considérer comme fragile et à risque de perdre le contrôle et d’avoir des épisodes de binge drinking. 

Cela est important dans une optique de prévention : vous êtes à risque de développer des épisodes de binge drinking, voire une dépendance à l’alcool. 

Interrogez-vous donc sur votre consommation actuelle et au moindre doute demandez conseil.

Les autres facteurs de risque que nous avons cités sont très important aussi à identifier car ils peuvent justifier d’un traitement en association à démarche alcoologique.

Les troubles anxieux, une dépression doivent être traités. 

De même, il existe des stratégies de soin permettant de soulager la douleur d’un antécédent traumatique. Il y a probablement des intervenants spécialisés autour de chez vous. 

Enfin, un dernier, mais très important conseil : il faut tout faire pour ne pas fumer, car le tabac appelle l’alcool et favorise les rechutes après les sevrages. 

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« JANVIER SOBRE » OU COMMENT PROPOSER DES OBJECTIFS POUR TOUS

En réponse à un texte précédent, un lecteur a souhaité insister sur l’intérêt de l’abstinence : « la solution, c’est l’abstinence totale ». Ce correspondant en est à plus de 30 ans d’abstinence ce qui démontre la qualité de sa démarche. Toutefois, ce qui a été indispensable pour lui, ne l’est pas forcément pour tout le monde. En effet, l’abstinence est souvent la solution pour des patients ayant une forte dépendance et qui ne peuvent pas contrôler leur consommation au long cours. Préciser « au long cours » n’est pas anodin, car parvenir à gérer sa consommation pendant quelques semaines pour être dépassé ensuite, ne définit pas un contrôle de sa consommation. 

Les patients très dépendants n’ayant d’autre choix que l’abstinence ne représentent toutefois pas la majorité des consommateurs excessifs d’alcool. Le gros de la troupe est composé de personnes qui peuvent simplement avoir de mauvaises habitudes, ou qui évoluent dans un milieu où la consommation moyenne est élevée, ou qui ne rendent pas compte qu’elles consomment trop. L’abstinence totale n’est pas un objectif réaliste pour ces personnes, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il ne faut pas les aider.

C’est pour cela que depuis quelques années les sociétés savantes françaises et européennes ont inclus la diminution de consommation dans les stratégies de prise en charge. Il s’agit d’une modalité qui NE REMPLACE PAS l’abstinence, mais représente UNE MODALITÉ SUPPLÉMENTAIRE. Le but est d’aider le plus grand nombre avec des traitements adaptés à chacun. Pour information, vous trouverez un questionnaire de dépendance proposé par l’OMS. Il faut, pour être considéré comme patient dépendant, répondre positivement à au moins 3 questions.

Le texte qui a fait réagir le lecteur insistait sur le fait qu’une consommation élevée est toujours toxique, même chez quelqu’un qui n’est pas dépendant. Si les risques sont comparables, par contre les propositions de prise en charge peuvent différer en ces deux groupes. 

Généralement, l’abstinence totale est proposée en cas de dépendance sévère. Une proposition de réduction est par contre tout à fait adaptée en l’absence de dépendance.  

Même si le concept de réduction de consommation est actuellement admis, on peut comprendre qu’il puisse choquer certains patients dépendants qui n’ont retrouvé une vie satisfaisante qu’en stoppant totalement leur consommation. Cela amène tout naturellement à citer le projet de « Janvier Sobre » qui recouvre une action de santé publique mais qui correspond aussi au nom d’une association JanvierSobre.fr. 

Leur proposition d’action pour le mois de janvier 2021 est tout à fait intéressante puisqu’elle s’adresse à tous les types de consommateurs. 

L’association propose de « relever le défi dès le 1er janvier 2021 de façon ludique, collective et de profiter de ce mois sobre pour contrôler sa consommation ». Elle propose de « rester dans l’alcool plaisir en limitant ses dangers par le choix d’une consommation responsable, à moindre risque : boire moins et mieux ». 

Pour ceux qui ne le connaissent pas, allez visiter ce site qui donne des conseils adaptés à tous, qui insiste sur les risques de faire un sevrage seul, « sauvage », et qui alerte sur les symptômes de sevrage qui doivent inquiéter. 

Ce qui remarquable, outre les conseils donnés, c’est que les membres qui s’identifient dans le site, se présentent comme « malade alcoolique-abstinent ». Il s’agit donc de patients qui ont dû se résoudre à accepter une abstinence totale et définitive pour s’en sortir. Pourtant, ils n’hésitent pas à proposer une stratégie de réduction de consommation. Cela s’explique par le fait qu’ils souhaitent mener une action de santé publique à destination du plus grand nombre. Merci pour ce message altruisme qui veut s’adresser à tous les consommateurs !

On sent aussi à travers les textes de « Janvier Sobre », que ses membres ont intégré les approches par paliers qui sont une des bases les plus importantes du soin alcoologique… et dont nous parlerons prochainement.

Annexe:

Questionnaire de dépendance proposé par l’OMS. 

Pour un diagnostic de certitude, au moins 3 des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année : 

1. désir puissant ou compulsif de consommer de l’alcool 

2. difficultés à contrôler la consommation d’alcool

3. syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’alcool (syndrome de sevrage caractéristique ou consommation d’alcool pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage) 

4. mise en évidence d’une tolérance aux effets de l’alcool : le sujet a besoin d’une quantité plus importante pour obtenir l’effet désiré 

5. abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de la consommation d’alcool et augmentation du temps passé à s’en procurer, la consommer, ou récupérer de ses effets 

6. poursuite de la consommation d’alcool malgré la survenue de conséquences manifestement nocives

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e-SANTÉ ET ADDICTION

e-SANTÉ ET ADDICTION

Une réunion très importante a été organisée par la MILDECA sur la e-santé. Un document rédigé par des experts a été produit à cette occasion afin de pointer l’existant et surtout d’anticiper l’avenir de la e-santé. 

Ce texte confirme que la e-santé a un « énorme potentiel désormais reconnu à l’international », et qu’elle représente « une réponse particulièrement bien adaptée aux besoins ».

Voici quelques extraits significatifs de ce texte (reproduits à l’identique) qui méritent d’être lus avec beaucoup d’attention.

Extraits du texte de synthèse (qui fait en tout 104 pages).

« La lutte contre les drogues et les conduites addictives ne peut pas se passer de l’apport de l’e-Santé, qui est susceptible d’apporter une amélioration du service médical rendu dans la prévention, le repérage, le diagnostic et le traitement des addictions

Un plan pour le déploiement progressif et intégré des solutions de e-Santé peut désormais être considéré comme indispensable dans le cadre de la lutte contre les drogues et les conduites addictives, pour la prévention et pour la réduction significative du « treatment gap », qui laisse actuellement un grand nombre de patients sans prise en charge. »

Pour mémoire, le « treatment gap » représente l’écart qui existe entre le nombre de patients ayant besoin de soin et ceux qui ont effectivement un soin. Concernant les problèmes d’alcool, moins de 10 % des patients qui devraient bénéficier d’un accompagnement ont effectivement des soins. 

La synthèse valorise deux éléments qui sont spécifiquement considérés comme des outils de soin majeurs

1°) LES NOUVEAUX ACTEURS DE L’e-SANTE

« Les technologies numériques permettent de mobiliser plus efficacement de nouveaux acteurs (tels les associations de patients, les patients experts, les psychologues, les préventeurs, etc.). 

La mobilisation de nouveaux acteurs tels que les consommateurs et les patients permettra de répondre en partie aux besoins non couverts par les spécialistes médicaux. 

Les réseaux communautaires ressortent comme l’un des moyens à privilégier pour améliorer la prévention et amener les personnes les plus à risque à rechercher les soins adaptés. » 

En d’autres termes, les associations de patients, réseaux sociaux, blogs et tous les types de e-communications sont reconnus comme des acteurs majeurs pour donner des informations, aider à la prévention et favoriser l’entrée dans le soin de certains patients. 

2°) LES NOUVEAUX OUTILS AU SERVICE DES PATIENTS 

« Les technologies numériques permettent aux consommateurs de s’évaluer et de se traiter avec des dispositifs médicaux efficaces. 

Le smartphone doit désormais être considéré comme le vecteur privilégié pour l’adoption des services et solutions de l’e-Santé dans le champ des addictions

Pour l’utilisateur, le smartphone est en effet une plateforme d’intégration des différents services et solutions offertes actuellement et à l’avenir par l’e-Santé

Il s’agit également désormais de communiquer mieux afin d’informer, surtout les plus jeunes, afin de ne pas laisser le champ libre à la promotion et la vente de substances addictives grâce aux applications mobiles utilisées actuellement par le plus grand nombre. »

Ainsi, les APPs sont des outils efficaces qui doivent être développés. Les APPs médicales dédiées aux problèmes d’alcool doivent venir contrer celles qui favorisent les consommations d’alcool (défis entre binge drinkers, etc…).

POUR CONCLURE, REVEVONS DANS LE TEXTE DE LA MILDECA : 

« L’expérience disponible au niveau international et en France permet de disposer d’un niveau de preuve suffisant pour justifier le déploiement de solutions telles que les réseaux communautaires et sociaux, la téléconsultation et la télémédecine, l’aide téléphonique, les applications mobiles»

Nous ne pouvons rêver meilleur encouragement à maintenir les efforts des groupes sociaux et des APPs à destination de tous ceux qui consomment trop d’alcool. 

D’après le rapport de la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA).

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Gagnez en confiance : développez votre sentiment d’efficacité personnelle

Nous avons vu dans un texte précédent qu’un sentiment d’efficacité personnelle affirmé est un élément essentiel pour permettre aux personnes d’atteindre leurs objectifs, dans la vie en général et aussi en ce qui concerne la gestion de la consommation d’alcool. 

L’amélioration de son sentiment d’efficacité personnelle est donc importante, non seulement pour sa qualité de vie, mais aussi pour mieux se battre contre ses consommations inadaptées. 

Les questions que nous nous posons alors immédiatement sont : peut-on améliorer notre sentiment d’efficacité personnelle, et oui comment faire ? En fait, ces points sont étudiés depuis les années 80 et il existe beaucoup de données intéressantes. 

Ainsi, il existe 4 principales manières d’améliorer son sentiment d’efficacité personnelle, en travaillant sur :

  1. L’expérience active de maîtrise
  2. L’expérience indirecte
  3. La persuasion verbale
  4. Les états émotionnels

1. L’expérience active de maîtrise

Cela signifie tout simplement que plus on vit un succès en expérimentant un comportement donné et plus on peut croire dans sa capacité à avoir de nouveaux succès. Imaginons que vous décidiez de pratiquer le jogging sans avoir jamais couru pendant votre âge adulte. Au début, vous aurez probablement des doutes sur votre capacité à courir 5 kilomètres en une séance. Effectivement après 1 seul kilomètre, vos jambes seront lourdes et vous serez essoufflés. Mais après quelques semaines, vous courrez probablement 3 à 4 kilomètres sans grosses difficultés. Vous vous sentirez tout à fait confiant dans votre capacité à courir 5 kilomètres, et pourquoi pas 10!  

Pour augmenter son sentiment d’efficacité personnelle, il faut donc se remémorer tout ce que l’on a fait de difficile, tout ce qui nous paraissait inatteignable et que l’on a pourtant atteint. Ce peut être dans le domaine des études, de l’activité physique, professionnelle, des loisirs, de la vie affective, etc… 

Réfléchissez à tout ce que vous avez réussi et vous verrez rapidement que vous avez beaucoup de compétences, et très probablement beaucoup plus que ce que vous pensiez.

Il est très important aussi de comprendre que nos compétences peuvent s’exercer dans différents domaines. Il n’y a pas de domaines « nobles » et d’autres domaines qui seraient de « seconde zone ». Pas besoin d’avoir fait polytechnique pour se sentir plein de ressources. Si vous êtes champion de pétanque, pâtissier amateur, un bon professionnel dans votre activité, etc… cela prouve que vous avez des ressources personnelles et que vous êtes capable de faire des efforts importants pour obtenir des résultats. Vous méritez donc de ressentir de la confiance en vous.

2. L’expérience indirecte est aussi un élément important

Il s’agit ici d’observer ce que sont capables de faire les autres. On voit au quotidien des gens qui ne sont pas différents de nous et qui réalisent des choses compliquées. Arrêter de fumer, par exemple, ce n’est pas vraiment simple, même s’il existe des traitements qui peuvent apporter une grande aide. 

Si d’autres y arrivent, pourquoi ne serions-nous pas capables de le faire ? Bien souvent des personnes qui manquent d’assurance sont au moins aussi capable, si ce n’est plus, de réussir que les autres. 

Ainsi, il est intéressant de regarder autour de soi ce que les autres réalisent. Non pas pour les jalouser bien sûr, mais pour avoir une meilleure idée sur ce que nous sommes capables nous-même de réaliser. Cela peut permettre d’augmenter le sentiment d’efficacité personnelle.    

3. La persuasion verbale peut aussi vous aider

Ces termes de persuasion verbale signifient que nous devons entendre ce qui est dit de positif sur nous et l’utiliser pour nous sentir plus fort. 

Les différentes suggestions, conseils, compliments qui nous sont prodigués sont généralement sincères. Nous devrions y prêter plus d’attention et comprendre que si les gens voient en nous des qualités, c’est que très probablement nous les possédons. 

Le plus souvent nous avons du mal à y croire, voire même nous n’attachons aucun intérêt à ce qui a été dit parce que « ça semblait exagéré » ou « cela ne nous correspondait pas ». 

Si c’est le cas pour vous, imaginez la situation inverse. Vous faites un compliment sincère à quelqu’un à qui vous trouvez certaines qualités et cette personne refuse votre compliment et n’arrive pas à croire que vous lui dites. Vous pensez que c’est dommage parce qu’elle plus de qualités et de compétences que ce qu’elle admet. Et malheureusement, le fait qu’elle se sous-estime l’empêche parfois d’avancer. 

Voilà ce que vous devez éviter pour vous-même : si on vous fait des compliments, c’est que vous vous les méritez. Accepter les messages positifs que l’on vous délivre est aussi un bon moyen d’augmente votre sentiment d’efficacité personnelle. 

  1. États physiologiques et émotionnels 

Bien sûr, notre sentiment d’efficacité personnelle est modulé par notre état émotionnel. Si on travers une période d’anxiété par exemple, il est difficile d’avoir confiance en soi. De même, quand si on est déprimé, le sentiment d’efficacité personnelle a tendance à chuter. 

Cela implique qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide quand on souffre d’un mauvais état émotionnel. En l’améliorant son moral, on améliore son sentiment d’efficacité personnelle et du coup, on augmente sa capacité à mieux gérer sa consommation d’alcool. 

Voici quelques pistes à suivre pour se sentir plus sûr de soi. Même si cela n’est forcément évident, il faut travailler les différents points évoqués. En particulier, ayez une meilleur conscience de votre valeur et tenez compte des compliments que l’on vous fait. 

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Test: évaluez votre sentiment d’efficacité personnelle

Nous avons précédemment parlé de la « bibliothérapie » qui est une technique de soin non médicamenteuse qui peut aider à réduire sa consommation d’alcool. En effet, pour avoir envie d’avancer il est nécessaire d’être informé et d’analyser au mieux son état, d’autant que la démarche d’aller vers une baisse de consommation (ou une abstinence) demande souvent beaucoup d’efforts.

Pour se lancer, il faut aussi penser que l’objectif fixé n’est pas inaccessible, c’est-à-dire que l’on a les compétences personnelles pour l’obtenir. En effet, comment se lancer dans un combat que l’on ne se croit pas capable de gagner ? Cela demande donc de ressentir de la confiance en soi. Nous parlerons dans ce texte du « sentiment d’efficacité personnel » qui se définit comme notre niveau de croyance dans notre auto-efficacité.

Dans de nombreux domaines, on voit que ceux qui obtiennent des résultats éclatants n’ont généralement aucun doute sur leur niveau de capacité. Malgré les obstacles, ils continuent et finissent « tout naturellement » par aboutir. On n’entend pas un compositeur, un grand sportif, quelqu’un qui a réussi dans un domaine quel qu’il soit, exprimer qu’il n’a jamais penser avoir l’ombre d’un talent et qu’il n’a poursuivi ses efforts qu’en espérant qu’un coup de chance inouï puisse lui permette de réussir. Tous ces gens ont un sentiment d’auto-efficacité très affirmé qu’ils conservent intact, même s’ils traversent des moments difficiles. 

C’est pourquoi le sentiment d’auto-efficacité a été décrit comme étant au fondement du bien-être et des accomplissements humains. Est-ce que cela ne décrit pas ce que nous recherchons au quotidien ?

Or, il apparaît clairement que les personnes qui ont des pathologies addictives, en particulier des consommations excessives d’alcool, ont un déficit de confiance en soi. De plus, la poursuite de leur consommation, malgré les efforts qu’elles mettent en œuvre pour la combattre, finit par éroder leur « sentiment d’efficacité personnelle ».

Cela est préjudiciable pour le consommateur excessif d’alcool, car le « sentiment d’efficacité personnel » est un facteur pronostique majeur. En effet, dans les études scientifiques qui évaluent ce qui fait que certains patients atteignent plus que d’autres leurs objectifs concernant leur consommation d’alcool (réduction ou abstinence), le sentiment d’efficacité personnelle est l’un des seuls critères qui ressort quasiment toujours. 

En d’autres termes, il s’agit de l’une des principales clefs de la réussite.

Dans ces conditions, il semble utile de pouvoir évaluer notre sentiment d’efficacité personnelle et de trouver des moyens pour pouvoir l’augmenter

PETIT QUESTIONNAIRE POUR ÉVALUER SON SENTIMENT D’EFFICACITÉ PERSONNELLE

Voici les questions que vous pouvez vous poser pour réfléchir à votre sentiment d’efficacité personnel. Il s’agit de la traduction libre d’un questionnaire de langue anglaise, s’intéressant à la vie en générale, et non pas spécifiquement au rapport aux addictions. 

Bien sûr, il n’y a pas de score normal ou de score anormal. Le but est de se poser des questions sur son sentiment d’efficacité personnelle et donc de réfléchir sur ses forces et faiblesses. C’est un excellent moyen d’imaginer comment il est possible de gagner de la confiance en soi pour mieux gérer ses problèmes d’alcool. De plus, un score comme celui qui est proposé va être encore plus aidant si on observe son évolution dans le temps.

Pour chaque question, la note possible est :

1 = Pas du tout vrai

2 = A peine vrai

3 = Modérément vrai

4 = Tout à fait vrai

Je peux toujours résoudre des problèmes difficiles si je fais suffisamment d’efforts
Quand quelqu’un s’oppose à moi, je sais quand même trouver les moyens d’obtenir ce que je veux
Il est facile pour moi de m’en tenir à mes objectifs et de les atteindre
Je crois que je serais capable de gérer avec efficacité des événements imprévus
Grâce à ma débrouillardise, je sais gérer des situations imprévues
Je peux résoudre la plupart des problèmes si je m’investis suffisamment
Je peux rester calme face aux difficultés parce que je peux compter sur mes capacités d’adaptation
Lorsque je suis confronté à un problème, je peux généralement trouver plusieurs solutions
Quand j’ai des ennuis, je parviens généralement à trouver une solution
Je peux généralement gérer ce qui m’arrive
SCORE TOTAL (addition de l’ensemble des notes)

Une fois que vous avez fait votre bilan initial, ce qui importe vraiment, c’est de réfléchir à la façon d’améliorer ce score, c’est-à-dire de ressentir plus de confiance en soi. Ainsi que nous l’avons dit, c’est un élément majeur de réussite dans votre lutte contre l’alcool. C’est aussi un élément majeur d’épanouissement dans votre vie quotidienne.

En plus de tout ce que vous pourrez faire par vous-même, nous vous apporterons prochainement des pistes possibles pour améliorer votre sentiment d’efficacité personnelle.

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Traitements non médicamenteux du Mésusage de l’alcool

L’objectif des textes qui abordent les traitements non médicamenteux est d’informer sur les compétences, les techniques, les outils qu’un consommateur peut utiliser pour améliorer ses chances de réussite.

PREMIER ÉPISODE : l’aide thérapeutique par l’information.

De nombreuses questions nous ont été posées concernant les traitements médicamenteux. Il s’agit de questions importantes, mais celles-ci doivent se résoudre en collaboration avec le prescripteur de la molécule. Le choix du traitement est dicté par l’indication spécifique du médicament et les particularités du patient et ne peut donc être commenté sans ces informations.

Lorsqu’un traitement médicamenteux est prescrit, le « job » du patient est d’être le plus observant possible, c’est à dire de ne pas oublier les prises.

Le patient a aussi la possibilité d’optimiser le résultat de sa prise en charge grâce à des outils dont nous allons parler dans plusieurs textes. 

Avant de commencer, il est intéressant de savoir quel est l’impact réel des médicaments en alcoologie. En d’autres termes, il faut répondre à la question suivante : si atteindre l’objectif correspond à un effet thérapeutique égal à 100 %, quelle est la part du médicament lui -même ?

La réponse est assez surprenante. En effet, quel que soit l’objectif (l’abstinence ou la diminution de consommation) et le médicament testé, l’effet de celui-ci ne correspond qu’à 20 à 30 % du résultat final. 

Ce n’est pas négligeable mais cela n’est vrai que pour les médicaments qui ont démontré leur efficacité.

Cela signifie aussi que 70 à 80 % du résultat obtenu revient au patient et aux différent « outils » qu’il utilise (incluant ses compétences personnelles, son expérience, les soignants qui l’aident, les groupes d’entraide…).

Cela confirme bien qu’il n’y a pas de « traitement miracle », mais plutôt que le « miracle » doit venir du patient et de sa capacité à utiliser toute sorte de compétences et d’outils non médicamenteux. Certains de ces outils non médicamenteux sont inclus dans les suivis avec des soignants. D’autres peuvent et doivent être développés par les patients eux-mêmes. 

L’objectif des textes qui aborderont les traitements non médicamenteux est d’informer sur les compétences, les techniques, les outils qu’un consommateur peut utiliser pour améliorer ses chances de réussite. Avant de commencer, il est essentiel de préciser que ces outils n’ont pas pour vocation de se substituer au travail que vous pourriez faire avec un soignant ou au sein d’un groupe d’entraide. Il s’agit juste de décrire des « techniques » validées qui peuvent vous aider et compléter votre démarche (que vous ayez ou pas un traitement médicamenteux).

LA BIBLIOTHÉRAPIE

Le premier chapitre que nous aborderons est la bibliothérapie ; c’est à dire l’aide thérapeutique par l’information. La bibliothérapie peut prendre plusieurs formes : par exemple des dépliants d’information, un poster dans une salle d’attente, des messages internet, des communications de sociétés savantes…

Le rationnel de cette technique est que si une information nous semble pertinente et utile, nous pouvons nous en emparer. Elle devient alors une connaissance, une croyance personnelle qui va nous aider à progresser.

C’est ainsi que nous avons incorporé des messages de santé publique sur lesquels nous nous appuyons pour essayer d’améliorer notre santé. Nous sommes globalement tous d’accord pour penser qu’il faut éviter de manger trop gras ou trop sucré et qu’il est potentiellement toxique de saler de façon inconsidérée nos plats. Cela ne signifie pas que nous avons abandonné le plaisir des frites et des gâteaux ; cela signifie simplement que, ayant acquis ces connaissances, nous essayons de les utiliser au mieux pour gérer notre alimentation. Bien sûr, nous n’y parvenons pas toujours bien. Mais où en serions-nous si nous n’avions pas acquis à titre personnel ces connaissances théoriques qui viennent directement de la recherche ?

La bibliothérapie existe aussi en alcoologie, sous différentes formes, et de nombreuses études ont été publiées. Un travail de synthèse a repris 22 de ces études pour tenter d’en tirer des conclusions robustes. Quelles sont-elles ? 

Il s’agit d’un outil facile à mettre en place et peu coûteux :  document papier dans un salle d’attente ou en pharmacie, courrier papier, courrier électronique. Le côté économique de la bibliothérapie est un atout pour que les autorités de santé puissent se mobiliser en faveur des consommateurs excessifs.

La bibliothérapie peut favoriser l’entrée dans le soin. Avoir de l’information (à condition qu’elle repose sur des données validées) permet clairement de faire un auto-bilan pouvant générer la prise de décisions importantes.

Pour certaines personnes, il est plus facile d’accepter de lire des documents « d’auto aide » que d’aller consulter. Ainsi, la bibliothérapie permet de rendre un service significatif à des personnes qui ne sont pas encore prêtes à aller chercher une aide présentielle.

La bibliothérapie permet une réduction significative de la consommation d’alcool. Cela signifie que recevoir des informations et accepter un message qui semble juste est un premier pas vers une réduction de consommation. 

Les gains obtenus grâce à la bibliothérapie se maintiennent dans le temps ; il s’agit là d’un point majeur. Ce n’est pas étonnant puisque le changement repose sur des informations intégrées par la personne qui les adopte comme une connaissance personnelle. Nous n’allons pas oublier l’année prochaine que notre alimentation doit être diversifiée et contenir des fruits et des légumes. Conservant ces connaissances acceptées, nous pourrons donc les utiliser au long cours. La bibliothérapie n’est donc pas un gadget, mais un outil très utile pour aider à la vigilance et au changement. 

Dans le livre « Le contrat », John Grisham dit : « L’information, c’est le pouvoir ». Il ne pensait pas bien sûr à la bibliothérapie, mais cette citation s’adapte parfaitement à l’alcoologie. L’information c’est avoir le pouvoir de mieux comprendre sa relation à l’alcool et augmenter ses chances de changer son comportement.

Il existe toutefois un écueil possible dans cette démonstration : la bibliothérapie ne peut être considérée comme un outil efficace que dans la mesure où les informations acceptées et assimilées sont valides et reposent sur des données scientifiques robustes et récentes. Cela signifie qu’il faut, au moindre doute, vérifier les documents d’informations, surtout si vous avez le sentiment que « la mariée est trop belle ». 

En conclusion, obtenir de l’information sur l’alcool, ses effets secondaires et les soins possible est EN SOI un acte thérapeutique qui permet d’avancer.